L’étude de la production agricole et du climat à travers les fonds de l’intendance du duché de Savoie. Cette communication propose un thème qui fait partie d’une recherche en cours pour un doctorat de l’université de Piémont oriental sur les fonds de l’Intendance, administration liée aux directives du pouvoir central et sensible aux instances des communautés locales. À la fin du XVIIe siècle, le duc de Savoie Victor-Amédée II a instauré les intendances de justice et de finances sur le modèle des offices de commis du Royaume de France. Suse, terra vetus du Piémont, a connu très tôt ce type d’administration qui dès 1713 étend sa compétence sur la Haute Vallée de la Doire Ripaire. La communication analyse les rapports des intendants concernant la description géographique de cette province en soulignant les caractéristiques environnementales, notamment la «salubrité des terres » , les inondations de la Doire, la présence de zones marécageuses et la rigueur des hivers, en lien avec la capacité des populations à produire les biens nécessaires à leur propre subsistance et à la possibilité d’obtenir un surplus commercialisable sur les foires et marchés. L’exposé souligne la principale activité économique, conditionnée par l’environnement, qui contraignait les communautés à cultiver le seigle, le blé et l’avoine sur des terres exposées aux inondations, à maintenir les vignobles dans les places d’Exilles et Chiomonte, à se consacrer aux activités agro-pastorales et à la production de pain sur les terres de la Haute Vallée. En conclusion, à travers l’étude systématique des données quantitatives relevées par les intendants, on peut connaître la diffusion des pratiques agro-sylvo-pastorales sur un territoire donné vers le milieu du XVIIIe siècle. Les citations de données climatiques, si ce n’est dans de brèves annotations, sont cependant rares et liées au fonctionnement du système agricole décrit par les intendants. Ce ne sont pas, d’ailleurs, des références précises permettant de décrire des faits historiques mais des notes marginales dans les enquêtes visant à la construction d’un cadre cognitif pour les politiques du gouvernement central sur le territoire. Les fonds d’archives permettent cependant d’analyser le contexte territorial, illustré par des données que nous supposons fiables. Il serait donc utile d’intégrer d’autres typologies documentaires dans la perspective de reconstituer les caractéristiques de l’environnement et du climat d’un territoire provincial à l’époque pré-industrielle.
Lo studio della produzione agricola e del clima dalle fonti dell’intendenza sabauda
De Franco, Davide Bruno
2013
Abstract
L’étude de la production agricole et du climat à travers les fonds de l’intendance du duché de Savoie. Cette communication propose un thème qui fait partie d’une recherche en cours pour un doctorat de l’université de Piémont oriental sur les fonds de l’Intendance, administration liée aux directives du pouvoir central et sensible aux instances des communautés locales. À la fin du XVIIe siècle, le duc de Savoie Victor-Amédée II a instauré les intendances de justice et de finances sur le modèle des offices de commis du Royaume de France. Suse, terra vetus du Piémont, a connu très tôt ce type d’administration qui dès 1713 étend sa compétence sur la Haute Vallée de la Doire Ripaire. La communication analyse les rapports des intendants concernant la description géographique de cette province en soulignant les caractéristiques environnementales, notamment la «salubrité des terres » , les inondations de la Doire, la présence de zones marécageuses et la rigueur des hivers, en lien avec la capacité des populations à produire les biens nécessaires à leur propre subsistance et à la possibilité d’obtenir un surplus commercialisable sur les foires et marchés. L’exposé souligne la principale activité économique, conditionnée par l’environnement, qui contraignait les communautés à cultiver le seigle, le blé et l’avoine sur des terres exposées aux inondations, à maintenir les vignobles dans les places d’Exilles et Chiomonte, à se consacrer aux activités agro-pastorales et à la production de pain sur les terres de la Haute Vallée. En conclusion, à travers l’étude systématique des données quantitatives relevées par les intendants, on peut connaître la diffusion des pratiques agro-sylvo-pastorales sur un territoire donné vers le milieu du XVIIIe siècle. Les citations de données climatiques, si ce n’est dans de brèves annotations, sont cependant rares et liées au fonctionnement du système agricole décrit par les intendants. Ce ne sont pas, d’ailleurs, des références précises permettant de décrire des faits historiques mais des notes marginales dans les enquêtes visant à la construction d’un cadre cognitif pour les politiques du gouvernement central sur le territoire. Les fonds d’archives permettent cependant d’analyser le contexte territorial, illustré par des données que nous supposons fiables. Il serait donc utile d’intégrer d’autres typologies documentaires dans la perspective de reconstituer les caractéristiques de l’environnement et du climat d’un territoire provincial à l’époque pré-industrielle.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.